Take off your clothes [Reed]

Ce que vous pouvez être coincé! Vous faites toujours la morale ou est-ce juste ce soir que vous avez décidé de vous agacez de mes projets? Ne me dites pas que vous n'avez jamais eu envie de regardez quelques hommes ou femmes s'effeuiller devant vos yeux! Oh ce n'est pas une perte d'argent inutile! Personne ne vous demande de mettre des billets dans le peu de vêtements que portent les danseurs. Vos soirées fortement alcoolisées doivent vous faire dépenser bien plus que je ne le ferais cette nuit. D'où m'est venue l'idée? Cela fait un petit moment que je me demande comment rendre moins timide un petit jeune que j'ai rencontré mon premier jour de travail. Par mesquinerie? Pardi, non! Un peu par taquinerie mais surtout pour lui rendre service. Je fais partie de ces personnes aimables qui aiment aider! Je me creusais donc l'esprit pour trouver moyen de porter secours à cette âme trop innocente pour ce monde de brute quand Matthew m'avait apporté un magazine en riant grassement. Bien sûr que je prend directement mon courrier à la poste! Pourquoi je ferais un détour par chez moi! Vous en avez d'autres questions bêtes?

Bref! Allez savoir comment et pourquoi, je venais de gagner un abonnement à une revue pornographique. Malgré les taquineries de mes camarades, je n'avais pas rougit et j'avais d'ailleurs feuilleté les pages en arrivant chez moi. Par pure curiosité, évidemment et j'étais tombée sur cette pub parlant d'un nouveau club de strip-tease qui venait d'ouvrir entre Montana et Cheyenne. Voilà ce qu'il fallait au garçon du ranch! Je lui avais donc envoyé un message pour le prévenir que je le ferais sortir ce soir. Sans lui préciser notre destination exacte. Il serait capable de me faire faux bond par pudibonderie. Je lui avais donc donné une heure à laquelle je viendrais le chercher en moto en lui demandant d'être prêt. Mais si, je suis patiente! Mais mieux valait être préparé avant que je n'arrive. Je serais bien capable de monter le chercher chez lui sans aucune gêne. Pour l'instant, j'étais assise sur mon deux roues, jouant avec mon téléphone. N'avais-je pas un petit quart d'heure d'avance? Cette ville est tellement minuscule que je n'ai pas encore intégré combien de temps il me faut pour certains trajets.

Reed a grandi dans une petite ville où tout le monde se connaît au moins de vu, il était en plus le fils d'un médecin bien connu en ville pour son côté libertin et il avait fait parti de l'équipe de football américain de son lycée. Autant dire que Reed ne pouvait pas aisément faire quelque chose d'un peu illégal sans se faire repérer et toute la ville serait au courant. Alors oui, il avait un petit côté coincé. Et en plus il avait dû mal à comprendre son attirance pour les deux sexes. Il n'y avait aucun doute qu'il trouvait Samuel attirant, sexy et qu'il avait imaginé des situations avec son patron que seul des adultes devraient imaginer. Mais il y avait aussi Logan qui était attirante et sexy. Il était paumé. Tanwen n'avait même pas mis deux minutes à se rendre compte de ça, quelque chose que tout le monde en ville ignorait ou alors ils devraient devenir acteur. Il avait nié au départ mais elle avait réussi à lui faire admettre la vérité. Oui, il avait bien regardé longuement les fesses de Sam, puis ses lèvres, et ses mains, et ce que son pantalon laissait à l'imagination entre ses jambes.

Il avait été surpris de recevoir un sms de la nouvelle factrice de la ville, une bonne surprise. Il ne savait pas ce qu'elle avait prévue mais il était certain que ça allait être amusant, elle avait l'air d'être amusante et de savoir s'amuser. Il ne savait pas vraiment comment s'habiller vu qu'elle ne lui avait pas dit où ils allaient. Il décida donc de mettre un jean et une chemise. Puis il retira la chemise pour mettre un pull. Puis un autre. Et encore un autre. Il espérait que ça irait. Il reçut un texte, elle était en avance. Il prit sa veste et dit au revoir à sa mère tout en allant dehors. "J'ai toujours pas le droit de savoir où on va?" il lui demanda, ne s'attendant clairement pas à ce qu'elle lui avait réservé.

Peut-être qu'il m'a vu par sa fenêtre ou alors est-il simplement du genre ponctuel mais le gamin descend peu de temps après mon arrivée. Je ne vais pas m'en plaindre, même si je ne suis pas des plus pointilleuses, je n'aime pas attendre une éternité car quelqu'un hésite entre deux tenues ou n'arrive pas à se coiffer. Surtout que là où je l'emmène, Reed n'aura pas besoin d'être si bien apprêté. Personne ne va vraiment le regarder. Les danseurs souriront pour contenter le public mais ils seront aussi blasés qu'une caissière de supérette. Et les autres clients seront pour la plupart tellement gênés qu'ils ne se regarderont même pas entre eux. Une habituée? Oh ne me prenez pas pour une passionnée d'effeuillage! Mais il m'a souvent été donnée, depuis que j'ai commencé ma carrière de détective, d'aller enquêter dans ce genre d'endroit. Il est assez facile d'y faire parler les hommes. Entre alcool et sexe fantasmé, un beau sourire même canin leurs suffisent pour les mettre en confiance. Et c'est d'ailleurs cette qualité que je voudrais voir germer chez le bonhomme qui s'approche de ma moto. Mais je suis sûre qu'il ne posera pas les pieds sur la scène tout un fumant un cigare et en riant grassement.  Je le sens déjà presque timide quand il me demande où je l'emmène. Je lui fais un peu peur ou ce sont mes idées qui l'effraient? Un peu de deux peut-être...Je lui lance un grand sourire tandis que je lui donne un casque de moto.

"Bien sûr que non, l'oisillon. Je ne voudrais pas te gâcher la surprise."

C'est sûrement mon côté ancienne flic mais j'attend qu'il ai parfaitement attaché son casque avant de démarrer l'engin. Et au risque de vous décevoir, je ne fais pas de pointe de vitesse sur la route. J'ai vu bien trop d'accidents pour risquer la peau du gamin qui est derrière moi. Je ne dis pas que je conduis toujours à la vitesse réglementaire. Je monte parfois un peu quand les routes sont dégagées, elles le sont souvent ici tôt le matin ou en pleine nuit. Mais à cette heure-ci, quelques voitures parcourent les quelques kilomètres qui les séparent de certains divertissements. Il nous faut d'ailleurs pas plus d'une demi-heure avant de rejoindre le club qui est légèrement éloigné de la route principale. Le parking qui fait face à une devanture de mauvais goût est presque vide encore. Les clients viendront petit à petit, je n'en doute aucunement. Je garde donc ma moto avant de descendre et me retourner vers Reed, écartant les bras pour lui présenter de façon théâtrale là où nous nous amuserons ce soir.

"Tada! Avoue que t'en avais toujours rêvé! On peut le lire dans ton regard."