01. Pizza, hamburger, poulet frit et soda, Mahïa ne se nourrit presque exclusivement que de junkfood ou autre nourriture rapide à emporter. Elle voue un culte à la pizza pepperoni et porte un amour inconditionnel au beurre de cacahuète. Hein? Quoi? De la nourriture saine? Ah non, elle connait pas.
02. C'est d'ailleurs une piètre cuisinière. Toutefois elle sait faire des pâtes, elle n'est donc pas un cas si désespéré.
03. Elle ne supporte pas d'être enfermée chez elle plus d'une journée. Elle aime sortir, seule ou accompagnée, profiter de la nature ou boire un verre au bar. Elle a besoin de bouger, d'occuper ses journées et de rencontrer du monde.
04. Sous la douche, elle se la joue Beyonce, chantant à tue-tête ses chansons favoris. Parfois c'est mélodieux, parfois c'est du yaourt, heureusement qu'elle ne passe pas à the voice.
05. Mahïa ne fume pas. Elle n'apprécie pas vraiment l'odeur de tabac froid qui s’imprègne sur ses vêtements et dans sa chevelure.
06. Plutôt désordonnée, elle n'accorde pas grande importance à l'organisation de son intérieur. Disons qu'elle se fiche que son appartement ne ressemble pas à une pub Ikéa, que ses affaires s'entassent en pile sur son bureau ou que quelques boîtes de nourritures à emporter traîne depuis trop longtemps dans son réfrigérateur. Du moment que c'est un bordel propre, cela ne la dérange pas!
07. Elle adore les chiens et ne peut s'empêcher d'aller caresser tout ceux qu'elle croise. Elle s'extasie devant leurs adorables museaux et s'amuse à leurs parler d'une voix niaise.
08. Elle adore les films d'action ainsi que les thrillers, mais déteste les comédies à l'eau de rose.
09. L'une de ses mauvaises habitudes est de ne pas savoir correctement gérer son argent. Elle dépense sans vraiment s'inquiéter de ses factures à payer. Elle se retrouve fréquemment fauchée mais ruse toujours d'astuces pour qu'on lui offre son kebab ou pour qu'on lui prête un peu d'argent. Heureusement, elle s'acquitte de ses dettes, bien que parfois cela soit de quelques mois en retard.
10. Avec son cousin "geek", elle a passé de nombreuses heures devant les jeux vidéos durant son adolescence. Elle n'a pas peur de te mettre une raclée si tu la provoque un peu trop dans ce domaine.
11. Lorsqu'elle était plus jeune, Mahïa pratiquait la chasse avec son père, son oncle et son cousin, et sait donc tirer au fusil. N'étant pas particulièrement adepte de cette pratique (ni réellement très patiente) elle a abandonné la chasse lorsqu'elle avait seize ans.
12. En parlant de la chasse, une fois un cerf lui a foncé dedans, pris de panique après que son idiot de cousin ai malencontreusement tiré trop tôt. Résultat, d'interminables semaines dans un plâtre et le souvenir pas très envieux d'une cicatrice traversant une partie de son dos vers ses côtes.
13. Depuis ce malheureux événement, Mahïa a développer une phobie envers les cervidés arborant des bois.
14. Mahïa n'est pas du genre fleur bleue. Le romantisme c'est pas vraiment son truc et cela la rend même maladroite lorsqu'elle s'y essaie. Elle n'a rien contre les gestes tendres, du moment que cela ne soit pas exagéré ou à chaque instant de la journée. Elle préfère de loin se chamailler amicalement avant une étreinte plutôt qu'un récital de mots doux qui la mette mal à l'aise.
15. Elle a quelques notions d'espagnol et de français.
story of my life
<< -
Mahïa, mais que vais-je faire de toi?! s'exaspérait sa mère.
Tu ne t'arrêteras donc jamais? reprit-elle, agacée.>>
Mahïa ne répondit rien, préférant lever les yeux au ciel. Elle avait passé sa journée à vagabonder dans les rues de sa ville plutôt que d'aller en cours. Comme à chaque fois qu'elle faisait l'école buissonnière, ce qui était fréquent, son lycée téléphonait à ses parents. Et comme chaque soir lorsqu'elle daignait enfin rentrer chez elle, sa génitrice l'attendait de pied ferme.
Les études n'étaient pas pour elle, bien qu'elle n'ait jamais été mauvaise élève. L'adolescente désirait autre chose, elle ne voulait pas d'une vie bien rangée comme l'aurait souhaité sa mère. Ce que Mahïa voulait c'était se sentir libre, découvrir la dure réalité de la vie mais surtout, elle voulait la vivre cette vie-là. Rester enfermée dans une pièce ne l'intéressait pas, elle était curieuse d'apprendre par elle-même et non par le biais de vieux manuels scolaires.
Mahïa était comme le vent, insaisissable, frivole et libre comme l'air. Mais elle était aussi comme le feu, instable, vive et impétueuse. Elle s'était souvent sentie incomprise, en particulier envers sa mère avec laquelle les conflits n'étaient pas rares. En total opposé avec sa fille, sa mère était une femme posée, calme et réfléchit. Les divergences entre elles étaient presque inévitables. Plus encore lorsque Mahïa devint adolescente.
Depuis que la jeune fille tomba malencontreusement sur ce qu'elle n'aurait jamais dû voir, les querelles entre la mère et sa fille n'en devinrent que plus déchirantes.
Pour Mahïa, le couple idéal était celui de ses parents. Bien qu'il fût imparfait, elle voyait tout l'amour que son père portait à sa mère depuis toujours. Sa génitrice était sûrement trop perfectionniste et son géniteur certainement trop apathique, mais Mahïa était convaincue que leur idylle était indéfectible. Persuadée que le duo qu'ils formaient depuis tant d'années était à toute épreuve. Après tout, ils s'étaient réconciliés à chaque dispute. Même celle lorsque Mahîa avait six ans, où sa mère était partie durant une semaine tant leur différent avait été violent. Mahïa ne connu jamais la raison de cette altercation, bien que cette courte séparation l'eut beaucoup affectée durant son enfance. Il y eut également cette fois, quatre années plus tard, lorsque l'un des oncles de Mahïa disparu, son père sombra alors dans l'alcool puis perdit son travail. Leur famille s'était même retrouvée dans la galère pendant des mois, mais ils avaient réussi à y faire face. C'était pour toutes ses raisons que l'adolescente était certaine que rien ne les séparerait jamais.
Et pourtant, Mahïa se trompait. Ce qu'elle n'avait pas vu venir était la trahison de sa mère envers son naïf petit papa.
Alors qu'elle séchait pour la énième fois l'école, Mahïa qui flânait dans les rues de son quartier put très distinctement voir sa mère en compagnie d'un autre homme au pied d'une terrasse d'un café. La jeune fille était suffisamment loin pour ne pas être aperçu, mais suffisamment proche pour les voir odieusement flirter. Et pour clôturer cette vision d'horreur, Mahïa les vit s'échanger un doux baiser en guise d'au revoir.
Indignée et profondément blessée par le comportement de sa mère, elle n'avait pas pu faire autrement que d'aller voir cette dernière et de lui faire une scène, montrant tout le ressentiment qu'elle pouvait avoir en cet instant.
Dès lors, leurs relations devinrent chaotiques.
Mahïa brûlait intérieurement, elle se sentait terriblement mal pour son pauvre père, humilié de la sorte dans son dos. Elle aurait voulu tout lui dire, lui faire part de l'hypocrisie et des mensonges que sa femme lui cachait, mais elle ne voulait pas le faire souffrir. De plus, sa mère lui avait juré de mettre un terme à sa relation extra-conjugale si Mahïa lui promettait de ne pas mettre en péril son mariage. Ce qu'elle fit, restant muette à contre coeur. Elle supportait difficilement voir avec quelle aisance sa mère pouvait jouer la comédie, faisant mine de rien.
Mahïa n'avait plus que cela en tête, se torturant mentalement pendant des heures entières. Si bien que lors d'un week-end en compagnie de son père, son oncle Larry et cet horripilant gamin qui lui servait de cousin, un après-midi durant leur activité familiale qu'était la chasse, elle ne fut pas aussi concentrée qu'à l'ordinaire. Et ses rêveries qui lui troublaient l'esprit et lui brouillaient ses sens ne lui firent aucun cadeau.
Cet imbécile de cousin qui tira un coup de fusil bien trop tôt. Cet animal affolé par les échos monstrueux d'un tir maladroit. Et Mahïa qui, bien trop tard, réalisa que la bête lui fonçait droit dessus, la piétinant dans sa folle course avant de l'éjecter dans le ravin qui n'attendait que sa chute.
Contrainte à ne pas avoir d'appui sur l'un de ses pieds à cause de sa cheville en miettes, sa convalescence lui sembla interminable. Et la douleur que lui provoquaient ses côtes brisés à chaque fois elle respirait, la faisait doucement sombrer dans la folie. Sans oublier cette affreuse cicatrice qui allait désormais être gravée dans sa chair, laissée en souvenir par les bois imposants d'un cerf terrifié.
Après des mois comparables à une éternité, Mahïa pouvait désormais marcher à nouveau et reprendre le cours de sa vie qu'elle avait dû interrompre suite à ses blessures. Elle avait même décidé d'arrêter la chasse. Principalement parce qu'elle avait développé une sorte de phobie envers les cervidés possédant des bois, mais également parce que ce domaine n'était pas non plus fait pour elle. Son père l'accepta et en comprit les raisons, bien qu'il fût attristé par le fait de ne plus partager d'activité avec sa fille unique. Et pour la première fois, sa mère était du même avis qu'elle.
Une fois qu'elle obtint son diplôme, Mahïa privilégia trouver un job afin d'être indépendante, plutôt que de continuer à l'université. Débat qui créa une nouvelle dispute entre sa mère et elle.
Instable, quoiqu'elle sût se montré bosseuse et ambitieuse, Mahïa multiplia les emplois, puisque souvent renvoyée. Les motifs furent nombreux, mais le plus fréquent était ses retards et ses absences à répétition. Fêtarde comme elle l'était, elle se réveillait plusieurs fois avec la gueule de bois, en milieu d'après-midi alors que sa présence était requise depuis bien des heures sur son lieu de travail. Elle n'avait même jamais vraiment d'argent. Ses salaires étaient souvent aussi minables que les petits boulots qu'elle dégotait, sans compter le fait qu'elle ne savait même pas gérer correctement ses dépenses. Elle consommait trop, sans jamais y prêter attention et tant pis si elle n'avait plus un radis au fond de la poche après seulement deux semaines. Après tout, elle n'avait pas de loyer à payer, vivant encore chez papa maman. Elle était aussi suffisamment maligne pour se voir offrir par ses amis (ou même de total inconnu) un resto' ou tout autre chose dont elle avait envie.
Durant sa vingt-troisième années, Mahïa découvrit, une nouvelle fois, ce qu'elle n'était pas destinée à voir.
Elle venait de se faire virer de son dernier boulot et à son retour à la maison en ce début de journée, elle avait profité pour récupérer le courrier avant de le délaisser sur la table de la cuisine. Ce fût en jetant un oeil parmi toute cette paperasse, qu'une lettre attira son attention, sortant du lot, différente de toutes les autres.
L'enveloppe n'avait rien de similaire avec celles des factures et l'adresse écrite à la main n'avait fait qu'interpeller la curiosité de Mahïa.
En découvrant la lettre, Mahïa commençait déjà à voir rouge. Elle s'imaginait -à tort- que ce courrier destiné à sa mère était l'oeuvre de son ancien amant. Elle soupirait d'agacement et de rage, puis déchira sauvagement l'enveloppe dans sa précipitation.
Mahïa était loin, très loin de s'imaginer qu'une pareille lettre lui serait parvenue un jour. Ses yeux étaient écarquillés, son incompréhension des plus totales. Elle était à la fois confuse, perplexe et dans un état de choc qui l'avait tétanisé. Elle était restée coite pendant plusieurs longues minutes, à lire et à relire ce que déclarait cette lettre. Elle n'y comprenait rien, pourtant tout y était très clairement décrit, noir sur blanc.
Une adoption? Des parents biologiques? Et c'était qui, celui-là, ce Mylo qui prétendait être le fils que ses parents n'auraient pas gardé ?!
Furieuse d'avoir été si longtemps dupé, Mahïa chiffonna la lettre entre ses points, puis balaya violemment le reste du courrier. Envoyant le tout s'écraser sur le sol.
Était-ce vrai ? Avait-elle réellement un frère dont on lui avait caché l'existence? Et pourquoi ses parents lui avaient menti depuis tant d'années?
Mahïa voulait savoir. Non, Mahïa devait savoir. La vérité elle la désirait, plus que n'importe quoi d'autre en cet instant. Le papier toujours fermement serré entre ses mains, elle se rua à la recherche de ses géniteurs, la très ferme intention d'obtenir des réponses. Lorsqu'elle les aperçut, elle brandit avec accusation la lettre devant leurs regards surpris.
Cette journée qui avait débuté comme à l'ordinaire, avait tourné à la catastrophe. Les disputes avaient éclaté au coeur du foyer. Une mère révélant aux siens le fils qu'elle avait dû abandonné, un père abasourdi par la nouvelle et une fille, aveuglé par la colère qui l'habitait face à une vérité si longtemps dissimulée.
Mahïa, fille unique depuis vingt-trois années découvrait à peine l'existence d'un frère. Sa mère leur avait menti, encore une fois. Pourquoi avait-elle fait cela? Pourquoi n'en avoir même jamais parler?Mahïa s'était toujours sentie seule et la perspective d'avoir enfin un frère, la ravissait énormément, malgré la maladresse de cette découverte.
Elle était passée par chaque sentiment possible, si bien qu'elle ne réussit pas à en dormir la nuit suivante. D'un côté, elle était furibonde envers les secrets inavoués de sa mère, de l'autre elle se posait énormément de question. Elle s’inquiétait, remuant inlassablement dans son lit. Devait-elle répondre à cette lettre? Devait-il savoir qu'il avait une soeur?
Au petit matin, Mahïa cessa de tergiverser. Elle n'hésitait plus, elle était prête et avait pris sa décision. Ce n'était certainement pas la meilleure, d'autant plus qu'on tenta de l'en dissuader par tous les moyens. Mais Mahïa, même si elle appréhendait beaucoup ce qu'elle s’apprêtait à faire, ne changerait pas d'avis.
Elle rassembla ses affaires, emportant avec elles quelques vêtements de rechange et n'oublia pas de dérober quelques billets supplémentaires avant de prendre la route en direction du Wyoming. Sur un simple coup de tête, elle pris l'importante décision d'aller à sa rencontre.
Fallait-il à présent que ce dernier accepte d'en faire autant.