à la recherche d'Alvin. |Trek&Mylo

Trek & Mylo

La bibliothèque n'est pas très loin, alors vous marcherez. De toute façon, ça ne fait pas vraiment de mal un peu de marche. Si seulement tu avais imaginé le déroulement de ta journée, tu n'aurais certainement pas pensé à cela. Vous vous êtes lancés dans une sorte de recherche, d'enquête. Comme deux faux détectives en herbe. Plus jeune, tu jouais souvent à cela, mais sans réellement chercher quelque chose de bien réelle. Ici, ça l'est. Vous recherchez une personne. Une personne qui semble très importante pour le monsieur qui t'accompagne. Le fait que tu connais la ville et certaines personnes le pousse à penser que tu pourras lui être d'une grande aide. Tu n'espères pas le décevoir. « La bibliothèque n'est pas très loin. » Finis-tu pars dire à l'attention de Trek, comme pour combler le vide. Tu te doutes qu'il peut être soucieux, pensif. Se demandant où se trouve son ami, et bizarrement, tu te questionnais aussi, en fait, ce Alvin, qui t'étais jusque là inconnu, prends de la place dans ta petite tête. Etrange? Un petit peu. Vous arrivez finalement devant la bibliothèque qui est fermée. « Elle va ouvrir dans pas longtemps, on pourrait attendre. » Dis-tu à l'attention de ta nouvelle rencontre. Puis tu l'entraines vers un banc pas trop loin de l'entrée de la bibliothèque. « Alvin écrit quoi comme style de livre? » demandes-tu à Trek, histoire d'en connaitre davantage sur la personne qu'ils recherchent.

Une petite balade en ville improvisée, pour se rendre à la bibliothèque. Trek réfléchit, quand il va se trouver fasse à Alvin, que va-t-il lui dire ? Est-ce que même, Alvin voudra le voir ? Ils n'ont jamais échangé que des lettres et jamais une entrevue n'a été évoquée. Deux artistes hors norme, partageant des états d'âmes et un regard sur la création. Comme pour le rassurer, le jeune homme précise que la bibliothèque n'est pas loin. Ne t'en fait pas, marcher ne m'a jamais fait peur. L'homme rit. Le temps est à la bonne humeur et à l'espoir. Cependant l'espoir s'estompe devant la porte fermée. Mylo propose d'attendre sur un banc. Si tu veux. Alors qu'ils vont entamer cette halte à proximité du bâtiment fermé, la question sur l'oeuvre d'Alvin fait pousser un soupir au noir. Ah ! Comment définir l'oeuvre de cet écrivain atypique ! Alvin écrit des pièces de théâtre. Il en a écrit sept. Ce sont des oeuvres critiques sur la société, le pouvoir, la corruption, l'une d'entre elle traite de l'occupation d'un pays pendant une guerre et de l'oppression exercée par l'armée conquérante, de la torture. La plupart des critiques parlent de violence inacceptable, trop crument montrée et de pornographie. La même chose vue au cinéma, les gens hausseraient les épaules, mais sur une scène de théâtre, les oeuvres d'Alvin font scandales, parce que le spectateur à le nez dedans, dans le sang, dans le sexe, dans la mort. Trek s'arrête de parler avant de se laisser importer par son admiration pour l'auteur. Je ne pense pas que ses pièces ont été jouées par ici, ça se saurait. Il éclate de rire en imaginant le choc que ce serait pour la petite bourgade du Wyoming et sa population.

Trek & Mylo

Tu ris légèrement à la réflexion du monsieur. C’est certain que marcher cela fait du bien. Tu ne peux que remarquer que Trek est un peu déçu de voir la porte fermée de la bibliothèque. Tu lui fais un léger sourire, avant d’aller vous asseoir sur le banc. Tu écoutes Trek parler des œuvres d’Alvin. Il a l’air en pleine admiration et fière des œuvres de son ami. Et la manière dont il en parle te donne envie de lire ces pièces de théâtre. Tu aimes bien lire, tu n’as pas vraiment de style de lecture, tu lis en fonction du feeling. « Intéressant. » et tu le penses sincèrement. De nos jours, il y a davantage d’ouvrage que cela soit écrit ou cinématographique qui parle de la réalité de la société. Peut-être pas aussi critique, mais cela arrive. Et tu aimes bien cela. Tu réfléchis, mais tu ne le pense pas non plus. Sinon tu en aurais entendu parler et surtout tu serais allé voir de tes propres yeux. « Ce sont des œuvres que l’on peut lire ? » Avant d’être joué les pièces de théâtres sont bien écrites non ? Généralement, tu préfères lire avant de mettre des images sur la pièce ou le livre.

La question sur le fait de pouvoir lire une pièce de théâtre étonne Trek. Le fait qu'il soit comédien n'est pas étranger à cela. Un pièce de théâtre doit être joué. Même si les dialogue sont forts, la mise en scène et le jeu des acteurs les enrichissent toujours. Un photographe doit le savoir, le choc de l'image vaut celui des mots. L'incarnation des personnages de papier et surtout les actes montrés et non décrits ne laissent aucun doute, aucun embellissement qui pourrait minimiser leur portée, aucune place pour une imagination naïve. Ces pièces ont été publiées par de petites maisons d'édition. Si tu veux vraiment te plonger dans leur lecture, je crains que la librairie d'ici ne les possède pas en stock, il faudra commander l'ouvrage. Je n'ai pas en tête le nom exact des éditeurs, ce doit être rangé dans un coin de ma cervelle, je chercherai, je te dirai. Trek soupire. Même si le jeune homme est sympathique, l'attente devant la porte close, l'attriste. Je ne veux pas bloquée ta journée. Tu as dis que tu n'avais rien à faire, mais ce n'est pas une raison pour prendre ton temps. Il y a les horaires d'afficher. On peut revenir demain ou après-demain. Trek se sent gêner de monopoliser le temps de Mylo.

Trek & Mylo

Si Alvin est d'ici peut-être que ses œuvres ont été publiées ici. Te faire une image avant de voir une pièce ou film tu apprécies cela. Ceci peut paraître étrange, c'est vrai, d'autant plus qu'à la base, les pièces de théâtre sont faites pour être jouées. Mais tu te doutes que celles d'Alvin, selon la description que t'en fais Trek ne seront pas joués à Montana, sinon évidemment que tu en aurais entendu parler, alors les lires cela te semble plus abordable. Tu sens l'étonnement du monsieur lorsque tu lui demandes si les pièces sont accessibles à lecture et tu souris légèrement à cela. « Certainement qu'elle ne les possèdent pas. Merci en tout cas. »Trek a l'air triste ou agacé du fait que la bibliothèque soit fermé et tu peux le comprendre, lui qui était si impatient de venir à Montana pour retrouver son ami. « Personnellement tu ne me bloques pas la journée, donc c'est à toi de voir. Il me semble qu'elle ne devrait pas tarder à ouvrir. Mais c'est à toi de voir. » Réponds-tu à Trek lorsqu'il te faire part de son idée de revenir demain ou après-demain.

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A la recherche d'Alvin

Mylo Mohan, Trek Saunder and Avalon Monroe

C’est une bonne journée qui s’annonce. En sortant de mon immeuble, le froid me pique doucement les joues. L’hiver est bien installé et semble ne pas vouloir prendre congé. Ce qui ne me déplait pas. Emmitouflée sous un épais manteau, je traverse Montana religieusement. Ce n’est pas le café qui m’a appelé ce matin. Cette journée devait être sous le signe du repos. Pourtant, c’est avec enthousiasme que je me rends à la bibliothèque. Un collègue étant malade, je me suis empressée de me changer pour ouvrir la bibliothèque aujourd’hui, en son absence. Quelque peu en retard, je ne me presse pourtant pas pour traverser la ville. Ayant déjà subi quelques chutes du fait d’une plaque verglas subtilement cachée sous la neige, je ne risque aucune récidive.

J’arrive doucement devant la bibliothèque. Quelques personnes campent déjà, en attendant l’ouverture. Certains habitués me lancent un regard interrogateur. Certaines commères souhaitent savoir ce qu’il se passe pour que la bibliothèque ouvre en retard. Je passe à travers la petite foule, sans faire particulièrement attention aux visages, tout en souriant. Tout en passant, je lance un « Veuillez m’excuser pour ce retard, mon collègue a été cloué au lit ce matin. J’ouvre la bibliothèque de ce pas » à qui veut entendre. Certains râlent dans leur barbe. Mais la plupart hoche de la tête, comprenne et trouve un autre sujet de conversation tandis que j'ouvre les portes de la bibliothèque. Je bloque les portes et accueille les arrivants. Je reconnais une tête qui ne m’ait pas étrangère « Oh, bonjour Mylo. Ca fait plaisir te voir » dis-je, tout en saluant l’homme qui semble l’accompagné.

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Il allait renoncer. Un abandon si près du but. L’arrivée d’une jeune femme lui fait relever la tête. La bibliothécaire avait du retard ! Cette arrivée réjouit toutes les personnes qui se sont amassées autour de l’entrée au fil des minutes. Une vague pressée s’engouffre dans le bâtiment. Le vieux black souris à Mylo. Tu es prophète garçon. Tu annonces l’ouverture des portes et cet événement se matérialise avec l’arrivée d’une fille, jolie en plus. Tu es mon porte-bonheur, mon ami. Il pose sa main sur l’épaule de Mylo. Partons à l’aventure dans les rayons de livres poussiéreux. Remontons le temps et l’histoire en voyageant au travers des livres et des journaux. Il se lève du banc qu’ils avaient investi.

Une remarque de la jeune femme providentielle amène un nouveau sourire sur le sombre visage. Surprise, elle connait le jeune homme qui l’accompagne. C’est une bonne nouvelle. Il s’imaginait mal affronter une bibliothécaire bigleuse et coincée du bulbe. Se lancer dans de larges explications concernant Alvin avec une telle personne tiendrait du parcours du combattant. Quoique jeune ne veut pas toujours dire ouvert d’esprit.

Trek & Mylo & Avalon

Tu avais eu raison de dire à Trek que la bibliothèque ne tarderait pas à ouvrir, car quelques secondes après qu’il t’ait fait part de son idée de revenir un autre jour. Une voix qui t’es familière arrive vers la bibliothèque en s’excusant pour le retard. Avalon. « Bonjour Avalon, plaisir partagé. » Vous vous êtes rencontrés un peu par hasard, au travaille de la jeune femme et très vite vous en êtes venus à parler de photo, c’était certainement parce que tu avais tout ton matériel ce jour-là. Puis ensuite, il vous est arrivé de vous revoir, notamment pour que tu lui donnes quelques conseils sur la photo, tout comme Katej l’avait fait avec toi quand tu étais adolescent. Elle t’accompagne par moment lorsque tu dois aller prendre des photos dans le cadre de ton travail. Tu te souviens qu’elle t’avait dit qu’elle était bénévole à la bibliothèque, mais sur le moment tu avais oublié. Tu rigoles à la réflexion de Trek. « C'est déjà une bonne chose, mais tu pourras dire que je suis ton porte-bonheur, si on trouve ce que nous cherchons ici. » Tu lui souris et suis le monsieur à l’intérieur de la bibliothèque, où Avalon était déjà, des personnes étaient déjà embêtées pour le retard, elle n’allait pas les faire plus attendre. En entrant, tu remarques que la demoiselle est occupée avec une personne. « On pourrait commencer à chercher un peu, dès qu’Avalon aura fini, nous pourrions aller lui poser quelques questions ? » proposes-tu à Trek, en regardant dans un premier temps les rayons de livre, et ensuite Avalon.

Trek, face aux étagères remplies de livres, se gratte la tête. Oh ! On peut chercher. Bien sûr. Quel rayon ? Théâtre ? Mettre un comédien au milieu d’ouvrages livrant scènes, tirades, en dialogues ou en monologues, lui offrir sur un plateau mille et un auteurs, c’est lui ouvrir le ciel jusqu’aux étoiles en plein jour. Les yeux de Trek brillent comme un enfant devant des cadeaux à Noël. Il a déjà ouvert plusieurs ouvrages. Il se rappelle de cet auteur, il l’a joué à Seattle. Cette pièce, Miami en 97. Regarde, lui j’ai joué autre chose de lui, en 2003. Viens voir, ça garçon, je ne pensais pas trouver ce nom dans un coin pareil. Il se reprend de peur d’avoir froissé son ami. Je ne dis pas de mal de ta ville, ça me surprend, c’est tout, il n’est pas très connu. Il se met à interpréter la scène 4 de l’acte II. Si les habitués de la bibliothèque avaient déjà été perturbés par le retard de la jeune femme chargée de l’ouverture des portes, ils étaient maintenant auditeurs involontaires d’une représentation imprévue. Trek en oublierait Alvin, si ses pas ne l’avait amené devant la lettre K. Klein. Alvin Klein. Il connait tous les titres... “La nuit où tous les chiens sont morts”, “Maudite masure”, “Le fleuve entre nous”, “Le mausolée des petites gens”, “Je suis à vendre”, “Ce monde, le mien”, “Bourreau”. Rien. Peut-être dans les ouvrages d’auteurs locaux ? Il regarde tristement Milo.

Trek & Mylo & Avalon

Tu acquiesces lorsqu’il te demande que vous alliez chercher au rayon théâtre, c’est certainement l’endroit qui te semble le plus approprié. Et lorsque tu regardes Trek, tu souris. Il était heureux et cela se sentait, on dirait bien que cela touche à quelque chose qu’il aime. C’était un peu comme si tu te retrouvais à une exposition de photo, ou encore les moments où tu tenais ton appareil photo afin de prendre des clichés. Tu regardes en même temps que lui certains ouvrages, tout en l’écoutant d’expliquer qu’il a joué dans une pièce qu’il te montre. Et tu penses que t’aimerais bien le voir jouer un jour, pourquoi pas. Un comédien. Il te montre un ouvrage qu’il ne pensait pas trouver ici et il se justifie d’avoir dit cela. Tu rigoles légèrement. « Ne t’inquiètes pas, je comprends. » Et c’était vrai, après tout il y a certaines choses que l’on ne pense pas trouver quelque part et parfois nous avons des surprises. Puis tu l’écoutes attentivement pendant qu’il interprète une scène. Et tu as définitivement envie de le voir sur une scène. Tu souris, et tu en oublies presque que tu es dans une bibliothèque, mais les regards et certaines réflexions viennent te sortir de ton spectacle. Vous arrivez finalement à la lettre K. Mais il n’y a pas de Klein. Pas d’Alvin. « Oui peut-être. On va voir. » Le monsieur n’a plus le même regard brillant d’il y a quelques instants, tu tournes ton regard vers Avalon qui semble avoir bientôt fini avec la personne dont elle s’occupée.

Les étagères de livres d'auteurs locaux déclenchent beaucoup moins d'effervescence chez Trek. Les thèmes de l'élevage et de l'agriculture sont les plus fournis. La faune et la flore de la réserve viennent juste après. Quelques bouquins sur la musique, des recettes de cuisines. Une monographie sur un peintre local interpelle le regard du vagabond. A peine ouvert qu'il est reposé. Le style de l'artiste n'a rien à fournir niveau inspiration au vieux black. Il plonge ses mains dans ses poches de pantalon et se contente de lire les noms des auteurs. Son mutisme s'interrompt devant les oeuvres romanesques et les contes pour enfants. Il tire au hasard un roman pour une lecture en transversale de la quatrième de couverture. Tu l'as déjà lu celui-là ? Tu t'intéresses à ses auteurs qui racontent leur campagne, leur vaches et leur enfants ? Ça retrace l'histoire d'un colon qui est venu s'installer dans le Wyoming. Il met l'ouvrage dans les mains de Mylo pour jeter un oeil au recueil de contes, "Quand les trolls ont perdu la guerre". Il sourit en lisant la préface. Il ne peut s'empêcher de partager avec son ami. "Aux boutons d'or qui ont servi d'épées, aux coquelicots qui ont servi de gouttes de sang, aux herbes piétinées par les pieds des trolls sur le champs de mes batailles imaginaires et sous mes pieds de bien-vivant." J'ai fait une seule fois une lecture de conte. Il se met à rire. On avait investi une maison de retraite, un de ces lieux où on met les vieux pour qu'ils crèvent plus vite. On avait attaché le personnel récalcitrant aux chaises et bâillonné pour avoir la paix. Et plus gravement, il ajoute avec compassion, on avait joué des contes pour enfants à ces pauvres gens. Il repose le livre. Je vois pas d'Alvin Klein sur les couvertures. Est-ce que toi tu as remarqué quelque chose ?

Trek & Mylo & Avalon

Tout comme Trek, tu recherches également sur les étagères le nom d’Alvin Klein, ou du moins un ouvrage qui pourrait éventuellement parler de lui. Mais tu ne trouves rien et à voir le visage du monsieur, tu te doutes que lui non plus. Tu jettes un rapide regard vers Avalon pour savoir si elle avait fini, lorsque Trek t’interpelles pour te faire part d’un roman concernant l’histoire d’un colon venu s’installer dans le Wyoming. « Tu sais, j’ai grandis ici, alors des ouvrages de ce style j’en ai lu pas mal. Je ne dirais pas que c’était forcément ma volonté. Mais pour l’école il fallait en lire, puis mes parents m’y ont un peu obligé. » Tu rigoles légèrement, mais c’est vrai que lire des ouvrages d’auteurs locaux c’est finalement une bonne chose. Puis maintenant, quand tu as l’occasion, tu en lis toujours. « C’est bien, les romans, s’il y a des éléments fictifs, c’est souvent tiré de faits réels, de choses vrais et c’est toujours intéressant de connaitre l’histoire de l’endroit où tu vis, tu ne trouves pas ? » Il sourit légèrement. Puis il écoute Trek lui lire la préface d’un conte et raconter une petite anecdote sur sa vie. La façon dont il s’exprimait, tout, cela te faisait sourire. Les maisons de retraite. En fait, tu y as que très rarement mit les pieds. C’était souvent pour faire des photos de famille, des personnes qui ne pouvaient pas réellement sortir de ce lieu ou dont la famille ne voulait pas vraiment qu’elles sortent. « Non désolé, je n’ai rien remarqué, mais… » Tu t’interromps un instant, tournes ton regard vers Avalon. Elle est libre. « Mais Avalon est libre peut-être qu’elle en sera plus que nous. » Tu entraines Trek avec toi pour aller voir la jeune femme. « Avalon. Je ne te dérange pas ? » Tu poses la question, mais tu sais tout de même qu’elle répondra à tes questions. « Nous recherchons un auteur, Alvin Klein. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose ? » Tu tournes ton regard vers ton camarade de recherche, au cas où il aurait des renseignements à dire à la jeune femme. Elle a passé beaucoup de temps ici, d’après ce qu’elle t’a dit et s’il y a quelqu’un qui pourrait peut-être bien vous aiguiller sur les ouvrages présents ici ou non, c’est bien elle.

«... c’est toujours intéressant de connaitre l’histoire de l’endroit où tu vis, tu ne trouves pas ? » L’histoire du lieu où tu vis ! Trek a vécu dans tant d’endroits que s’attarder sur chaque histoire aurait été difficile. Il en a vécu une par contre, dans sa jeunesse. L’Histoire de Détroit, ville en plein déclin. Les usines qui ferment, la tristesse qui envahit les rues, les logements qui se vident pour aller chercher du travail ailleurs. Il a même lutter, à sa façon, pour réveiller les consciences. Avec ses amis extrémistes, ils avaient crucifié l’un d’entre eux sur la place publique, devant les bureaux d’une société de construction automobile. Vêtu d’une salopette de travail, le supplicié volontaire avait été cloué sur une croix, cerné par les autres en costume-cravate. Inutile de dire le scandale que cela avait provoqué. Pourtant, un seul avait été poursuivi en justice, celui qui avait planté les clous, lui aussi volontaire pour cette action symbolique et tragique. A côté, à moindre échelle, cela avait provoqué le grand clash avec sa famille. Il ne dit rien à Mylo, il se contente d’un signe de tête.

Ils sont là pour une autre chose qu’ils n’ont pas trouvé, ni l’un, ni l’autre. Mylo fait appelle à la jeune bibliothécaire pour de l’aide. Il lui demande d’apporter des précisions. Tant de lettres échangées pour en savoir si peu sur l’homme. Il reste les oeuvres théâtrales qu’il connait. Sa première pièce de théâtre date de 1988 "La nuit où tous les chiens sont morts". La seconde, "Maudite masure", est parue 10 ans plus tard. La dernière se nomme "Bourreau" et date de 2012. Il en a écrit 7 en tout, mais j’ignore s’il a fait autre chose. Il vit ou a vécu ici encore tout récemment. Il espère qu’avec ce peu d’informations, elle pourra les aider.

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A la recherche d'Alvin

Mylo Mohan, Trek Saunder and Avalon Monroe

Je bloque les portes et accueille les arrivants. Je reconnais une tête qui ne m’ait pas étrangère « Oh, bonjour Mylo. Ca fait plaisir te voir » dis-je, tout en saluant l’homme qui semble l’accompagné. Ils semblent se connaitre mais je prête pas attention à la présence de Mylo très longtemps. Je m'installe derrière mon bureau et accueille les premières réclamations : emprunt, rendu, commande ou réservation. Je m'adapte à ce qu'on me dit, tente de trouver une solution rapide et efficace. Contrairement à ce qu'on peut penser, il ne suffit d'aimer la littérature et l'odeur des livres pour travailler dans une bibliothèque. Il faut s’accommoder de la poussière, archiver et range systématiquement, maîtriser les outils informatiques pour effectuer des recherches et des commande. Je me souviens encore de l'état de la bibliothque, avant que je parte pour Boston. Beaucoup de choses devaient être changer, être renouveler. Peu à peu, la bibliothèque change de peau et propose plus de services. J'ai été l'une des premières à me porter volontaire pour participer à cette aventure. Cet endroit, j'y passais mon temps plus jeune. Ma mère ne pouvait s'empêcher de m'emmener avec elle, lorsqu'elle faisait des recherches pour sa thèse. J'aime lire connaissance, j'aime lire détente. J'aime lire.

« Avalon. Je ne te dérange pas ? » entendis-je, alors que je profite d'un petit moment de solitude pour m'étirer sur ma chaise. « Pas du tout, dis-moi en quoi puis-je t'aider » dis-je dans un sourire. Je me tiens prête à taper à la vitesse de la lumière sur mon ordinateur, en cas de demande particulière. « Nous recherchons un auteur, Alvin Klein. Je ne sais pas si ça te dit quelque chose ? » Je réfléchis quelques minutes. Cet auteur me dit quelque chose, toute fois je ne me souviens pas avoir vu l'un de ses ouvrages quelque part à la bibliothèque « Sa première pièce de théâtre date de 1988 "La nuit où tous les chiens sont morts". La seconde, "Maudite masure", est parue 10 ans plus tard. La dernière se nomme "Bourreau" et date de 2012. Il en a écrit 7 en tout, mais j’ignore s’il a fait autre chose. Il vit ou a vécu ici encore tout récemment » Je réfléchis encore une fois avant d'entamer une recherche. Certains ouvrages ne sont pas encore répertoriés, alors la mémoire reste le moyen le plus sûr. Je fais la moue et finit par dire « Nous n'avons pas d'ouvrage d'Alvin Klein, toute fois je peux regarder si nous avons une trace de lui dans les archives » dis-je tout en commençant à taper le nom de l'auteur dans le logiciel de recherche. Quelques clics plus tard, certains résultats pointent le bout de leur nez. Je fais un triage rapide « Veuillez regarder l'écran sur votre droite s'il-vous-plait » dis-je tout en affichant un document, numérisé par la bibliothèque récemment « Il s'agit d'un article du New York Times, concernant une de ses représentations qui fut jugée scandaleuse. Ca date de 2009, c'est tout ce que j'ai dans ma base de donnée » dis-je, pas forcément très satisfaite du résultat. Je pensais pouvoir offrir plus, mais c'est tout ce que j'avais pour le moment « Si vous voulez, je peux faire une recherche plus poussée et voir s'il est possible de se procurer certains exemplaires de ses ouvrages pour la bibliothèque. Par contre, ça peut prendre plusieurs jours suivant la difficulté »

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Mylo profite que la jeune femme de l'accueil soit seule pour s'enquérir d'Alvin. La première réponse confirme l'absence d'ouvrages de l'auteur. Les deux détectives amateurs n'avaient raté aucun livre dans leur recherche sur les rayonnages, il n'y en avait pas. Si le doute était permis avant de poser la question, c'en était fait. Rien. Heureusement la jeune femme va plus loin dans la recherche. Quand elle parle de l'article, Trek éclate de rire. C'était nous ! Il donne une bonne tape dans le dos de Mylo. Tu vois, on avait défrayé la chronique à l'époque. Un petit coup de célébrité dans les bronches. Est-ce qu'il y a une photo de la troupe de comédiens ? En même temps qu'il pose la question, il regarde l'écran indiqué par Avalon et secouant la tête. Ah ! La censure ! "Ce monde, le mien " était une pièce audacieuse. Dès qu'on met le doigt là où ça fait mal, on dérange. On était encore jeunes et beaux à cette époque. Une jeunesse relative pour certains des acteurs, une beauté tout aussi relative, les goûts et les couleurs ! La petite bibliothécaire propose de se procurer des livres d'Alvin. Trek continue sur sa joyeuse lancée, même si l'absence d'informations pour poursuivre leur quête l'attriste. C'est une bonne idée d'obtenir ces pièces de théâtre. Il ne faudra pas les laisser à portée de tout le monde. Attention aux âmes sensibles. Cependant ses oeuvres manquent dans votre rayon d'auteurs locaux. Ses pièces sont connues hors de la ville, il serait bon qu'elle le soit ici. Il regarde Mylo en souriant d'abord puis plus sérieux. Nous revoilà à notre point de départ, mon ami.

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