Give me a beer ❄ thomas&megan

Le soleil se lève à peine, les lumières des lampadaires s’éteignent peu à peu. Thomas aime assister au réveil de la ville alors que lui va retrouver son lit. Un lit bien froid mais bien mérité. Sa nuit de garde au poste n’a pas été aussi agitée que les scénarios imaginés pour des séries télévisées ; et puis, Montana n’est pas New York. Il a eu droit à une fausse alarme chez un habitant, quelques étudiants alcoolisés et un excès de vitesse. Il peut s’estimer heureux, il a connu des nuits encore plus calmes. C’est pourquoi il n’hésite pas à se reposer une vingtaine de minutes sur le canapé de la cafétéria, avant une petite ronde dans la ville. Bosser la nuit ne le dérange pas, il n’a pas d’enfants à conduire à l’école ni de chien à aller promener une fois rentré. Il n’a que son corps à trimballer, et une chose est sûre, ce corps va vite se retrouver sous les couettes à récupérer quelques heures de sommeil avant de se rendre chez sa sœur.

C’est le Super Bowl aujourd’hui, événement à ne surtout pas manquer. Même en guerre, ils avaient eu le privilège d’avoir la transmission de la rencontre sportive. L’ambiance avait été différente de celle dont il avait l’habitude chez lui, avec son père et Megan. Là, imaginez-vous un attroupement de soldats tous plus fous les uns que les autres à supporter leur équipe favorite. Thomas avait tout autant apprécié les différents Super Bowls fêtés avec ses co-équipiers d’armes que ceux passés en famille. Cette année est tout aussi spéciale, puisque Megan est de retour après une longue absence. Il se réjouissait donc de pouvoir reprendre leur habitude préférée de début d’année. Leurs parents avaient décliné l’invitation, ça avait un peu déçu Thomas bien qu’il fut vite enthousiasmé à l’idée de passer une après-midi avec sa frangine, seuls.

Il avait enfilé son maillot porte-bonheur de Tom Brady et son casque de football américain de l’époque où il en avait pratiqué. Un pack de bière sous le bras, c’est d’un pas heureux qu’il rejoint l’appartement de sa sœur. Arrivé devant la porte, il se décide à lui tendre un piège en n’entrant pas directement chez elle, mais en faisant retentir la sonnette. Lorsqu’elle ouvre la porte d’entrée, il exécute le cri des Patriots avant de prendre Megan tel un sac à patates sur son épaule. Il referme la porte d’un coup de pied maitrisé et s’avance avec sa frangine, toujours la tête à l’envers, vers la cuisine. Thomas dépose les bières sur le plan de travail déjà bien occupé pour ensuite faire redescendre sa sœur de son épaule musclée. Il tente de lui replacer une mèche de cheveux qui n’a pas survécu à son assaut, lui frotte le nez plein de farine à l’aide de son pouce et lui adresse un grand sourire «  Qu’est-ce que tu prépare de délicieux ? ça sent vraiment bon ! » .

Avoir Megan sur l’épaule lui fait réaliser que leur enfance remonte à maintenant quelques années. Il n’avait pas toujours été capable de prendre quelqu’un tel un sac à patate, non, il était un peu grassouillet. Pas le genre de garçon sur le quel les jeunes adolescentes se retournent. Pas au top de sa confiance en lui, l’armée l’avait beaucoup aidé à se développer psychologiquement et physiquement. Il n’est pas difficile de se créer des muscles lorsque le seul moment de plaisir est mis à disposition des machines de musculation. Bref, il peut savourer son plaisir d’être tel qu’il est aujourd’hui. Les rires de sa sœur lui rappellent également que la vie peut être belle. Elle aussi semble enfin bien dans sa peau et fière de son évolution, c’est tout ce qu’il lui souhaite.
La demoiselle râle une fois la farine de son nez enlevée, mais elle ne semble pas trainer à prendre sa revanche en improvisant un maquillage de supporter avec la poudre blanche. Le voilà sur le fait accompli, il ne peut plus rien à faire à part l’accompagner dans son rire. Moi qui me préoccupais de ne pas avoir su me maquiller pour l’événement, je suis ravi ! Thomas rit davantage lorsqu’elle avoue qu’elle est garantie biologique. J’espère bien, ajoute-t-il pour la taquiner. Il hésite à lui infliger le même sort avec la farine, mais il s’abstient pour le moment. Il a encore le temps un retour de vengeance. L’homme écoute alors les plans culinaires de sa frangine et acquiesce vivement, elle a eu une excellente idée. Des pizzas maison, il n’y a rien de meilleur ! Thomas hoche la tête positivement à la question de Megan et ajoute un Oui, Chef… un sourire malicieux ne tarde pas à se dessiner sur ses lèvres Avoue, en fait tu me voulais comme commis ! Meg avait bien caché son jeu. Il empoigne son pack de bière, il détache deux bouteilles avant de sortir le décapsuleur du tiroir et de les ouvrir d’un mouvement sec. Il connaît l’appartement de sa sœur et ne se gêne plus pour se sentir comme chez lui. Les bières sont fraiches, il avait veillé à les laisser bien au frais avant de se rendre chez l’autre Wolfhard. Thomas lui tend une des deux bières décapsulées et tente de trouver une place au frigo pour les restantes. Il en profite également pour sortir les quelques ingrédients frais pour garnir la pâte à pizza, réalisée par les soins de Megan. Quelques tomates fraiches, la mozzarella, le jambon, et d’autres bonnes choses viennent rejoindre le plan de travail où se trouve déjà le concentré de tomate. Après s’être lavé les mains, il toise le tablier so funny de Meg. Et moi ? Est-ce que j’ai droit à un tablier aussi beau que le tien ?