Billie Brixton

Billie est hyper-polyglotte. Elle a le don de pouvoir apprendre plusieurs langues facilement ; et donc de pouvoir ensuite les parler sans problème. Elle a commencée à les découvrir, les assimiler, toute petite devant les livres pour enfants. Ensuite, elle a traduit chaque dessin-animé dans les huit langues qu’elle connaît qui sont : l’anglais, le français, l’italien, l’espagnol, le portugais, l’allemand, le russe, et le suédois. / Billie est la fille unique de Hortense Brixton (française) et de Bruce Brixton. (Américain). Le couple n’a pas pu avoir d’autres enfants, à cause d’un problème de santé du coté de la mère, et ils l’ont appelés Billie car ils rêvaient d’avoir un fils. Ce qui ne les ont pas empêchés d’aimer leur fille, et de l’aimer encore, de tout leur cœur. / Billie n’est pas réellement féminine dans son style vestimentaire. Cela vient de son enfance/adolescence où ces rondeurs étaient la proie de bien des moqueries de la part de ces camarades. Elle en a énormément souffert, en souffre encore, et a donc tendance à se cacher dans des vêtements informes ne la mettant pas en valeur. Toutefois, depuis qu’elle enseigne, elle fait de gros efforts. / Elle suit une alimentation drastique, ponctuée d’écarts plus ou moins importants, qu’elle s’impose pour devenir mince. Ce qui ne marche absolument pas puisque l’ossature épaisse de son père, ainsi que les gênes de femme ronde de sa mère, sont un frein naturel à ces efforts insensés. /  Elle a rencontré son meilleur ami – Aiden Gasp, sur les bancs de l’école. Il était le seul à ne pas se moquer d’elle. A l’apprécier pour ce qu’elle a toujours été. Ce qu’elle lui rendait plutôt bien puisqu’elle s’est très vite attachée à lui. / C’est à l’âge de 12/13 ans, celui où on devient une très jeune femme avec ce que cela comporte, qu’elle s’est découvert des sentiments pour lui. Toutefois, elle ne lui en a jamais parlé ni même fait ne serait-ce qu’un début d’allusion. Pour elle, les sentiments n’ont, ne seront même, jamais réciproques. Elle apprends à en faire son deuil bien que son optimisme lui laisse entrevoir toujours cette infirme chance de se tromper. / Elle a choisit de faire ces études universitaires à New York pour deux raisons. La première, s’éloigner de son meilleur ami pour l’aider à oublier ces sentiments. La seconde, ne plus être dans une petites ville aux mœurs étriqués pour l’aider à vaincre son coté introvertie. Cela n’a pas vraiment fonctionné. Son meilleur ami, elle n’a jamais cessé de lui parler par téléphone, skype et lettres. Quant à sa timidité, elle a amplifié à la grosse pomme. / Billie a eu une éducation, une enfance, ainsi qu’une adolescence classique. Il n’y vraiment rien de palpitant à souligné sur ce sujet. / Billie est vierge. Et je ne fais pas allusion à son signe astrologique. / Billie a enseigné quelques temps à New-York, dans un lycée, auprès d’adolescents en ruts. Sa forte poitrine a toujours été source de blagues graveleuses de ces derniers, ce qui rendait ces cours particulièrement pénibles. C’est se motif – et l’envie de retrouver Aiden également, qui l’ont conduite à chercher un poste d’enseignante dans sa ville natale : le Montana. / Elle y revient aujourd’hui, dans l’optique de s’y établir définitivement, et croise les doigts pour que son avenir soit avec l’homme pour qui son cœur n’a jamais cessé de battre.  

 

Le grand jour était arrivé. C’était aujourd’hui que je quittais cette ville, cet état – même, qui m’avait vu grandir pour aller étudier dans l’une des nombreuses universités de New York. Steinhardt School of Culture, Education and Human Development. C’était un nom relativement barbare, quasiment impossible à prononcer pour mes parents, mais qui me rendait fière. J’y avais reçu une bourse – suite à ma demande d’inscription ; et j’avais réussie à impressionner le conseil administratif en rédigeant dans huit langues différentes ma lettre de motivation. Cela pouvait paraître prétentieux – d’une certaine façon, mais je tenais à mettre toutes les chances de mon coté. J’avais bien fais. J’étais attendu avec une grande impatience sur place où – à défaut d’être une camarade appréciait de tous, j’allais encore pouvoir exceller dans mes notes. J’avais de grandes ambitions pour l’avenir. Je voulais devenir une enseignante respectée dans les langues étrangères. Je désirais partager avec une foule de jeunes assoiffés de connaissance, ma passion pour ces langues que j’avais apprises toute petite au détour de livre que ma mère louait à la bibliothèque. Oui. Je tirais des plans sur la comète au sujet de mon avenir professionnel, là où à contrario je me forçais à tirer un trait sur le sentimental. Cela m’attristait, j’avoue. Toutefois, je me pliais au bonheur du seul homme que j’aimais – mon meilleur ami. Je sentais bien qu’il ne m’aimait pas de la même façon que je l’aimais. Alors, pour qu’il ne perde pas complètement la seule femme sur cette terre qui avait réussie à percer sa bulle pour y prendre une place de choix, j’avais acceptée depuis quelques années de ne jamais lui faire part de mon émoi lorsque j’étais contre lui. C’était très facile, croyez-moi. Il n’était pas le plus fin des observateurs que le monde portait. En réalité, il était toujours dans la lune, ou le nez plongé dans ces dessins, alors il me facilitait grandement la tâche. Aujourd’hui encore, il ne le verrait pas. La raison ? Cette tristesse qui nous habitait depuis que nous savions que nous allions être physiquement séparés par quasiment la totalité de la largueur des Etats-Unis. Elle s’était amplifiée au fil des semaines qui s’écoulaient, nous rapprochant inéluctablement de ce jour, et elle nous nouait la gorge sur le trajet rendu bien silencieux. J’avais souvent envisagée de revenir sur ma décision de m’en éloigner. Vraiment. Puis je n’en avais rien fait car il fallait que je guérisse de cet amour impossible. Pour lui, je ne partais que pour avoir une belle carrière. Cela lui suffisait à me comprendre. Mais la vérité c’était qu’il ne me comprenait sans doute plus depuis des années. Lorsque le véhicule fut stationné sur le parking, je m’en extirpais pour aller chercher mes valises dans le coffre. J’en avais pris un peu trop – je crois. On aurait dit que j’embarquais toute ma vie avec moi. Et c’était peut-être un peu le cas, finalement. Je prenais tout ce qui me permettrait de me recréer un cocon là-bas, loin de tout ceux qui m’étaient proches. Je craignais quelque peu de ne jamais y parvenir mais… c’était un peu normal, non ? Tout le monde devait ressentir cela au moins une fois dans sa vie. Armé des sacs les plus légers que je possédais, je prenais la direction du hall de l’aéroport en compagnie d’Aiden. Là encore, nous restions muets comme des carpes. Peut-être pour ne pas prononcer des paroles qui dépasseraient nos pensées ou gâcheraient l’instant. Genre… un je t’aime bouleversant ; un à bientôt déchirant ; ou un ne m’oublie pas culpabilisant. Nous valions tellement plus que cela. Tellement plus que deux simples meilleurs amis qui se quittaient – peut-être pour toujours, dans un hall froid autant qu’impersonnel d’aéroport. Alors j’estimais que chaque mot qui quitterait désormais mes lèvres, serait prononcé suite à une profonde réflexion. C’était toute la complexité de ma personne. Ne pouvant pas passer la sécurité avec moi, à mon grand désarroi, Aiden déposa mes valises les plus lourdes sur un caddie. « Désolé d’avoir ruiner ton dos avec mes valises. » Lui déclarais-je amusée pour soulager un peu l’ambiance qui s’effondrait de plus en plus dans le mélo. Pour réponse, je n’obtins qu’un simple haussement d’épaules ponctué de l’un de ces plus beaux sourires. Sourire que je lui rendais – en sentant mon cœur battre à tout rompre, alors que je crevais d’envie de l’embrasser sur la bouche. Rien ne m’empêchait véritablement de le faire. Nous étions condamnés à passer nos vis loin l’un de l’autre – puisque j’avais déjà décidé de m’établir à New York définitivement, alors cela ne me permettrait que de partir sans regret dans mes bagages. Mais… l’amitié, notre amitié, avait trop de valeur à mes yeux pour être aussi écorchée vif à quelques minutes de nos au revoir. « Merci de m’avoir accompagnée à l’aéroport. » « De rien. C’est normal. » J’imaginais que oui. Tout était normal. « Bon. Hé bien je crois que le moment est venu. » Acquiesçant promptement à cette annonce, nous nous tombions dans les bras dans la foulée – le cœur gros. Je le sentais bien qu’il se contenait de m’exprimer sa peine. Rien que pour cela, je lui laissais se persuader que je croyais à sa fausse passivité. « Donne moi de tes nouvelles, surtout. Et prend bien soin de toi ! » J’hochais de la tête, la gorge trop nouée pour répondre quoique ce soit. Le lâcher m’apparaissait comme impossible. Tant, que j’ignore encore aujourd’hui combien de temps nous étions restés ainsi. Quand il le fallut, je frottais énergiquement mes yeux pour effacer les quelques larmes qui menaçaient de couler sur mes joues. Je souhaitais qu’il garde une image de moi souriante. Qu’il ne se rappelle pas de sa meilleure amie dans un état proche de la dépression. « N’arrête pas de dessiner, d’accord ? » Lui demandais-je comme une faveur, alors qu’il dévia le sujet en me répétant. « Donne moi de tes nouvelles. Ne l'oublie pas. » Ce que j’acceptais avant de lui déposer un baiser sur la joue. « A bientôt. » Fut la dernière parole que je lui adressais avant de regagner la file menant à la sécurité. Quelques signes plus tard, nous disparaissions de la vue de l’autre. C’est à ce moment là que je m’effondrais en larmes. « Au revoir mon amour… Au revoir. »